L’obus du Château de la Pasture

Ce morceau d’obus, datant de la Première Guerre Mondiale, a été retrouvé dans le parc du Château de la Pasture. Personne ne peut confirmer que cet obus ait un lien avec la mort du lieutenant Cécile, d’autant plus que celui-ci se serait éteint à la suite d’une blessure par balle à la cuisse, mais peut-être le lieutenant était-il présent dans le parc lorsque cet obus a explosé.

Il fait aujourd’hui partie de la collection d’objets insolites de Catherine de Mévergnies, la fille de Marcel de Mévergnies, actuel propriétaire du Château de la Pasture. Elle est mariée à Georges Oldenhove de Guertechin, qui nous accueilli au Château et a aimablement répondu à nos (nombreuses) questions.

La maison du lieutenant Charles Cécile

Le dernier domicile du lieutenant Charles Cécile se trouve à Pau dans les Pyrénées-Atlantiques. Il habitait au numéro 22 de la rue Michel Houneau. C’est à quelques rues de la caserne Bernadotte, où travaillait le lieutenant. Charles Cécile n’y aura vécu que deux ans, avec sa femme Thérèse. Aujourd’hui, la maison est habitée par un médecin à la retraite.

La vie de Charles Cécile

Charles Cécile est né le 7 octobre 1885 à Constantine en Algérie. Son nom complet est Alexandre Charles Cécile. Il était le fils d’Eugène Cécile et de Marie Rose Constance Gallien.

Il se marie le 17 août 1912 avec Thérèse Bernard, à Meudon, en France.

Le 14 août 1913, le lieutenant et sa femme ont leur premier fils, Roger Fernand. Il nait à Pau.

Le lieutenant Charles Cécile part défendre les couleurs de son pays, la France, en août 1914. Il tombe le 23 août 1914 dans le parc du Château de Marbaix-la-Tour, “la Pasture”.

Le deuxième fils du lieutenant, Luc Charles, nait donc à titre posthume, le 12 février 1915, à Pau. Son père est décédé depuis six mois .

L’enquête

Pour retracer l’histoire du lieutenant Cécile, avant et après sa mort, nous avons rencontré des  passionnés. Que ce soit par l’Histoire, par la Première Guerre Mondiale ou encore par leur patrimoine familial, chacune des personnes rencontrées, ou contactées par téléphone nous a permis d’évoluer dans nos recherches.

Nous avons rencontré Jean-Marie Berny dans le cadre d’une autre enquête, mais c’est lui qui nous a permis d’entrer en contact avec les propriétaires du Château de la Pasture, où a été enterré le lieutenant Charles Cécile.

Georges Oldenhove de Guertechin est le beau-fils de Marcel Nève de Mévergnies, le propriétaire du Château. Très âgé, ce monsieur ne pouvait répondre à nos questions, son beau-fils s’en est donc chargé.

Léon Histas est retraité. C’est un véritable passionné de recherches historiques. Il a passé plusieurs mois à poursuivre le lieutenant Charles Cécile pour retracer son histoire. Nous avons retrouvé cet homme souriant grâce au Centre d’Histoire et d’Art de la Thudinie.

La médaille de Charles Cécile

La médaille présentée sur la photo n’est pas celle ayant appartenu au lieutenant, mais elle est identique à celle qu’il devait posséder. Il s’agit de la médaille du Maroc.  À côté de la médaille, une photo du lieutenant Charles Cécile.

La famille de Charles Cécile

La caserne du 18ème Régiment d’Infanterie

La caserne Bernadotte fut la caserne du 18ème R.I et donc, celle du lieutenant Cécile. Elle se trouve à Pau, à quelques rues seulement de la maison de Charles et Thérèse Cécile. Elle abrite aujourd’hui le Centre des Archives du Personnel Militaire de Pau (CAPM).

La caserne aujourd’hui:

Le domaine de la Pasture

Le lieutenant Charles Cécile est tombé dans le parc du Château de la Pasture, à Marbaix-la-Tour. Un Château qui a, suite à la bataille du 23 août 1914, servi d’hôpital militaire pendant plusieurs mois. En témoigne encore aujourd’hui un reste de croix rouge sur les murs du domaine.

Ce château ouvre ses portes durant les journées du patrimoine belge. La tour de plusieurs centaines d’années s’ouvre alors au public. Les curieux peuvent aussi se rendre sur la tombe du soldat Cécile.

Le château de la Pasture au 18e siècle

Le château de la Pasture, aujourd’hui

Il reste quelques traces de peintures rouges sur cette croix, peinte sur les murs extérieurs du château

Les tombes du lieutenant Cécile

Si le lieutenant Cécile a vécu de nombreuses aventures de son vivant, son existence posthume n’en n’est pas dépourvue non plus! Charles Cécile a, en tout, été enterré dans deux lieux distincts: à Marbaix-la-Tour, dans la région de Charleroi et à Brive-la-Gallarde dans le sud-ouest de la France, où il repose toujours actuellement. Il a connu trois tombes, celle construite par les Allemands qui l’ont enterré à l’endroit précis de sa mort, une seconde exactement au même endroit après la guerre, et la dernière donc, à Brive-la-Gaillarde.

La première tombe du lieutenant, dans le parc du château de la Pasture, à Marbaix-la-Tour

La deuxième tombe du soldat, toujours dans le domaine de la Pasture

Monsieur Oldenhove de Guertechin, actuel propriétaire du château de la Pasture, nous donne des informations sur cette deuxième tombe

La dernière tombe de Charles Cécile, dans le cimetière d’Estavel, à Brive-la-Gaillarde

Comme nous pouvons le voir sur cette tablette commémorative, le lieutenant a obtenu le grade de Caporal après sa mort. Nous apprenons aussi qu’Alexandre est son prénom, Charles étant son second prénom

La carrière militaire du lieutenant Cécile

Dans le livret d’officier du lieutenant Charles Cécile sont notamment indiqués ses traits physiques. Nous apprenons ainsi qu’il avait les cheveux et sourcils blonds, les yeux gris, et qu’il mesurait 1m73.

Le lieutenant a été nommé Caporal le 1er mai 1905, Sergent le 1er novembre 1905, Sous-lieutenant le 1er octobre 1906 et Lieutenant en septembre 1908. Après être tombé au combat le 23 août 1914, il recevra le grade de Capitaine le 9 mai 1919.

Dans la fiche consacrée aux campagnes du soldat, nous pouvons lire que le lieutenant a bien du se battre contre l’Allemagne, l’Autriche et la Hongrie du 2 août (date de réquisition) au 23 août 1914 (date de décès). Avant cela, il a notamment du se battre contre l’Algérie, son pays natal, et le Maroc.

Les actions d’éclat du lieutenant sont nombreuses. Elles sont toutes répertoriées dans la fiche ci-dessous. Nous accordons une importance toute particulière aux dernières notes de cette fiche:

“Par son ascendant moral merveilleux sur ses hommes, a maintenu jusqu’à la dernière limite sa section de mitrailleuses sous un feu des plus violent d’artillerie et d’infanterie ennemies. Officier d’un valeur rare – a été malheureusement mortellement blessé”.